COL’ chronique #1. Un bocal, des bocaux
COL’ chronique #1. Un collage et les mots qui l’animent.
Une interprétation de mon travail de collages, illustrés par les mots. Des mots au gré de mes humeurs, de mes doutes, de mes sourires. Des textes parfois longs, tantôt courts dont le point de départ est une phrase entendue ou lue qui a rebondi sur mon en-vie d’écrire.
#1 « Ce que tu ne peux empêcher, désire le » (Machiavel).
J’ai souvent et cruellement commencé à lire « Le prince » de Machiavel pour toujours, laisser tomber : jamais compris une traître phrase, ni l’idée, ni le sens. C’était l’époque où il était de bon ton de se promener avec un livre d’érudit tout corné dans son sac. Maintenant il est socialement plus respecté (je n’ai pas dit, respectable) de se balader avec un portable à 1000 boules mais passons (on y reviendra forcement [smiley #tête de mort]).
Un petite recherche sur le web pour m’apprendre que «Machiavel est le père du machiavélisme (Ah Ah Ah, la bonne blague), «le machiavélisme étant défini comme la pratique de la politique sans règle ni limite.» Très actuelle comme pratique pour le coup. Et pourtant quand j’ai lu cette phrase du fameux Machiavel « Ce que tu ne peux empêcher, désire le » je l’ai trouvée super intéressante, elle faisait sens en mon moi intérieur (c’est ce que j’appelle intéressant). Je n’ai pas le contexte de la phrase, c’est à dire que je ne sais pas de quel livre, elle est issue et à vrai dire je m’en fous (si un commentaire me l’apprend, je l’intégrerais, promis). Pourtant, cette «citation» m’a souvent trottée dans la tête et je la plonge aujourd’hui dans le contexte que je veux (ça s’appelle de l’appropriation).
Suite CC#1
Bref #1
Pour cette première Col’chronique : Ai- je choisi la phrase qui convenait au collage ou inversement, c’est à dire le collage qui convenait à la phrase ? Je vais être honnête intellectuellement (si, si, c’est pas mal de l’être à certaines heures) : J’ai pris la phrase et l’ai retournée dans tous les sens (quitte à être de mauvaise foi).
Petite précision (il n’y en à qu’une, je vous rassure) : j’ai à ma disposition, une liste non exhaustive de citations que je note dans des carnets depuis fort longtemps. Des notes que je date puisque j’aime la précision-quand ça m’arrange- cette date me permet, comme un coup de baguette magique, de raccorder la phase de vie -alors traversée- avec la dite citation. Je suis quelqu’un de très organisée (voir maniaco-dépressive).
Tut tut tut, reviens à tes moutons, Armelle !! Évite de t’égarer dans le pré des digressions (et pourtant j’aime ça, me perdre, il n’y a bien que la solitude qui fait GPS chez moi).
Donc, le mouton qui nous intéresse (y à un mouton ???? Où ça ??? mais de quoi elle parle ????) [smiley #mouton noir].
Donc, disais-je sur l’image, on a un visage de femme qui se tient tel un poisson dans un bocal blanc sur fond rouge… Elle porte un bonnet de bain année 60 (époque haute en couleurs), elle retient sa respiration. On pourrait très rapidement imaginer le pire (je me bats au quotidien contre ce réflexe du pire, sachez le). Elle sourit -je rappelle aux amateurs éclairés que ces images, je les découpe un peu partout sans pour autant oublier que je les choisis- Donc, je recommence : on a une femme qui porte un bonnet de bain à écailles. Elle sourit en retenant sa respiration et je n’ai rien trouvé de mieux que de la coller dans un bocal blanc sur un fond rouge (aurait-ce été plus expressif si j’avais utilisé du bleu ?). Cette femme souriante qui gonfle ses joues, elle pourrait être en passe de se noyer tout comme elle pourrait souffler des bougies, on est d’accord ? Tout -absolument tout- est question d’interprétation et c’est bien le drame des relations humaines.
Bref #2
Il faut vous dire que je ne réfléchis pas quand je colle (c’est certainement pour cela que j’aime ça #stopthinking [smiley #cerveau barré d’une croix]. C’est un travail instinctif, émanant de mon inconscient ? Je ne vais pas débattre aujourd’hui du Moi, du Ça et du Sur-moi, même si cela me démange au plus haut point. Argggg digressions, quand tu nous tiens. [Smiley #chien en laisse].
Et si le bocal blanc représentait une bulle d’oxygène plutôt qu’un bocal ? Car le cercle ne représente pas forcement, enfermement, douleur et peine (ni noyade). Pas mal aussi de vivre dans une belle zone de confort, une bulle qui fait respirer, qui apaise [smiley #coeur]. La paix, quoi.
Si on ne peut empêcher le cercle de se profiler, on peut choisir la façon dont on va le dessiner : ouvert ou fermé ? « Ce que tu ne peux empêcher, désire le »……. et Hop elle retombe sur ses pattes, maligne la fille [Smiley #Bras musclé]
…J’aime pas trop les points de suspension depuis que j’ai lu que c’était un truc de « quinqua » (vérifiez par vous même sur les textos que vous recevez, ça marche à tous les coups), mais là, ils s’imposent les trois petits points : Ça indique sutout, içi, que c’est le moment de réfléchir avec votre propre ressenti… ou pas . [Smiley #champagne #ampoule #rire #humour #cœur bis et #aubergine ?]…
COL’ chronique #2. It's better
COL’ chronique #2. Un collage et les mots qui l’animent.
Une interprétation de mon travail de collages, illustrés par les mots. Des mots au gré de mes humeurs, de mes doutes, de mes sourires. Des textes parfois longs, tantôt courts dont le point de départ est une phrase entendue ou lue qui a rebondi sur mon en-vie d’écrire.
«It’s better», un baiser d’aviateur accroché à une citation de Christian Bobin : «…Aimer c’est prendre soin de la solitude de l’autre…». Je l’aime bien cette phrase. Elle est jolie, elle est douce. On se voit bien dans une maison un peu rustique. Près de la cheminée, on attendra l’aviateur qui ne devrait plus tarder. Une fois réunies comme deux pièces d’un même puzzle, on redevient attentif à deux, l’oreille dressée aux silences de l’un, aux sourires de l’autre.
Mais oui mais c’est bien sur [#je-me-tape-le-front]: l’amour c’est tout pareil qu’une maison : ça se construit. Ça s’aménage, se déménage, ça se remplit, ça se vit, ça se transforme (hors rupture en tous genres ou éruption volcanique , inondation, incendie, fuite..).
Je me revois gamine, avec mes légos : je construisais des maisons, des châteaux ou des parkings (moins glamour). Une fois mes œuvres achevées, je les détruisais. Je rangeais ensuite les légos par couleur et par taille dans des boites. Et le lendemain, je recommençais avec mes maisons, mes châteaux, mes parkings. Et je me dis que là, j’ai peut être raté un truc avec cette histoire de construction. Et si j’avais juste oublié -de par mes ouvrages incessants en légos- qu’en vrai, toute construction nécessite des fondations ? Et qu’il n’est pas question, dans une relation qui se construit de détruire le truc en 3 minutes, de le ranger sous le lit pour la nuit et de s’attendre à le voir nickel le lendemain !
Mais avant même de parler fondations, il faut un terrain d’entente -avec les légos, un carré vert à picots suffit, j’ai été mal habituée-
Suite CC#2
Bon, mais imaginons qu’on est deux (soyons fous) et qu’on a trouvé le terrain (de jeux).
Ce n’est que le début ! Cette parcelle va falloir la désherber, la creuser, la lisser. Et puis se mettre d’accord (à deux, je vous rappelle) pour trouver la bonne exposition, les plans avec répartition équilibrée des espaces communs et individuels. Ce n’est que le début mais déjà un travail énorme commence : les gouts, les couleurs, les styles, les aptitudes de chacun, les concessions, les besoins, les envies, les méthodes, les fonctionnements, les passifs. Tout ça, et je ne vous apprends rien, varie d’un individu à l’autre. Pourtant, on tient bon, puisqu’on sent son cœur battre. Alors on creuse. On tombe sur des cailloux, des racines. Mais on a envie bordel ou bien ? Oui c’est un effort : on n’est déjà pas d’accord sur les outils à utiliser. Pas grave, on écoute, on discute. On échange. On trouve la bonne pratique, la bonne pelle. Parfois, à ce moment là de la construction, quand on a creusé un peu mais pas encore assez profond, on se prend un râteau. Dans ce cas là, on a un sursaut mais on sait que c’est plié, comme histoire. Trop ardu, trop de différences. Des différences qui auraient pu former un ensemble. Pourtant, non, trop difficile de se comprendre, de sortir de sa zone de confort, de se mettre d’accord. Trop exigeant, la terre trop dure ou trop meuble. Il aurait suffit d’un peu de patience ? Ou pas. C’était peut-être une erreur, un fantasme, une peur d’être seul, on s’est raconté une belle histoire et puis hop la réalité saute au cœur. Va savoir. Il aurait certainement suffit de s’asseoir ensemble devant le trou qu’on avait commencé à creuser. De se prendre la main, de se regarder et de se payer un bon petit rhum et d’en rire.
Parfois on suit les étapes une par une, on construit la maison. A peine installé, il y en a un qui se barre : il s’est rendu compte qu’il ne voulait pas vivre dans une maison, en fait.
Parfois, on creuse pas assez profond, on entasse les briques. On met un «toi» au dessus. Et bim, ça s’effondre au moindre orage.
Parfois, le terrain était glissant et aucun des deux n’a voulu voir le gouffre. Et on se casse la gueule. Ca s’appelle une tombe. Y en a toujours un qui reste sur le carreaux. Bien fait pour sa gueule, fallait pas faire l’autruche.
Parfois, on a trouvé le terrain, mais on creusé trop profond, on se perd de vue, on se perd d’amour, on se perd d’incompréhension. L’un s’enterre vivant en se disant qu’il a pourtant tout bien fait tandis que l’autre s’enfuit sans un mot.
Parfois aussi, ça fonctionne. On a éclairci les malentendus, on a communiqué (mettre en commun), on est resté centré. On n’a pas essayé d’en faire trop, on est resté soi même et l’autre aussi. Alors, la maison se monte. Elle est chaleureuse et on envisage même de construire des étages pour se hisser vers le ciel tout en ayant de bonnes fondations dans la terre. Un p’tit bout de paradis.
Il n’y a pas plus difficile que cette construction amoureuse, tout autant (et on l’a bien compris) qu’une construction habitable.
Je finis mon glissement de terrain avec Fabrice Luchini :
«Pour être avec l’autre, il faut avoir compris des choses en soi.
Si tu n’as rien compris en toi, si… Tu ne t’es pas élucidé un minimum, qu’est-ce que tu vas comprendre de l’autre ?
…Pour le comprendre, au sens premier (le prendre avec) il faut que je comprenne des choses en moi… Et pour que ça résonne en moi comme un , il faut quand même que je m’y sois colleté à ce que je suis (qui est minable, médiocre, chaotique, inconséquent), mais tant que tu n’as pas un début d’élucidation de ce que tu es, qu’est-ce que tu vas recevoir de l’autre ?!»
EDITO aout 2024
Voila j’ai refait mon site -et je ne compte pas le nombre de fois où j’ai repris les commandes de mon wordpress, excellent exercice, au demeurant, pour savoir où on en est dans le processus de visibilité. Pour la petite histoire, J’avais fait mon premier site en flash (pour ceux à qui cela rappelle quelque chose). Qu’est ce que je me suis amusée à faire ça ! : des trucs qui bougent dans tous les coins, un avion qui décolle au passage de la souris, des lettres qui pleuvent à un click, et des animations en-veux-tu-en-voila. Bon c’était un peu lourd à charger tout ça. Le flashplayer a disparu. Et voila que les sites ont pris alors le chemin de tous se ressembler. On savait que le web passait à une vitesse supérieure : fini le bidouillage, les amis. Les mecs se sont dit : ok vous vous êtes bien amusé, vous avez été créatif, on vous a bien rendu addict.. et bien stop, on va faire dans l’optimisation, l’automatisation, le développement et le HTTTMMLLL. Bref, je ne suis pas du genre « c’était mieux avant ». C’était juste plus drôle. J’ai donc, ici rassemblé et fait du ménage dans mes images, dans mes collages. Il manque des textes, des dimensions, des histoires. mais le mieux n’est-il pas l’ennemi du bien ? Et sinon, deux expositions collectives en Octobre, l’une à La Rochelle, l’autre à la Galerie Vivienne à Paris, Allez au boulot. Bonne rentrée à tous.
EDITO octobre 2024
Alors, petite précision tout de suite quand je dis «édito» du mois d’août .. c’est pour septembre et donc c’est tout naturellement que j’écris aujourd’hui l’édito d’octobre pour… le mot d’octobre. Y a rien à comprendre si ce n’est ma logique déficiente concernant les timings. Voila, ca s’est fait. Ce fut un mois de septembre très dynamique. Dépoussiérage, coupage, collage, vernissage, ponçage, vérification des aimants et de leur bonne tenue ! Rafistolage des caisses américaines, qui ont au moins, 10 ans. Et puis des images qui ne me plaisaient plus et que j’ai voulu refaire. Sauf que les images c’est un peu comme l’enduit, il ne faut pas repasser la spatule, ça fout tout en l’air. J’ai donc recollé, poncé, vissé, coupé, réfléchi (oui cela m’arrive). Je me suis perdue aussi dans le « trop » d’idées, trop d’urgences. Mais aujourd’hui ça va : je me sens plus calme. J’ai fait des story, des réels, des publications, cherché des # et des @, pour me rendre visible sur la toile !. Je me suis regardée dans le miroir, je me suis vue alors je me suis prétentieusement dit que ça allait.. Merci en passant à tous les encouragements en forme de pouce levé, ca m’a fait penser à «Gladiateur» #pouce levé. Ma voisine m’a apporté des œufs. J’avoue que je me méfie un peu, parfois elle se mélange les pinceaux dans les dates. C’est une dame charmante, une petite vieille comme on les aime, touchante de bienveillance, l’œil alerte mais elle doit avoir le même problème que moi vis à vis des chiffres. Alors vous pensez bien, les dates sur les œufs, c’est pas trop son problème. Bref , après avoir mangé les dits œufs (bien cuits), j’ai trouvé que la lumière, en ce début de soirée d’automne se prêtait à l’exercice et j’ai filmé l’atelier. C’était vraiment un gros bordel. Un bordel organisé mais un bordel quand même: y en avait partout et tout était mélangé. Gros bordel, je vous dis. Delà à m’entendre dire d’un ton moyennement désolée : « ah mais c’est normal, ce bazar, t’es une artiste». Alors la non !! Je m’insurge d’un ton hyper courroucé . Je me révolte catégoriquement contre ce poncif réducteur, ce cliché mal exposé !! Et bien donc avant de ranger, aspirer, nettoyer, laissez moi vous dire que non un artiste n’est pas une personne bordélique. L’artiste n’a pas (forcement ou tout le temps) la tête dans les nuages. Il n’est pas à coté de la plaque, sans horaire, sans discipline, sans organisation … Et je rajouterai même : il est exactement le contraire. L’artiste prend le temps, voila tout. L’artiste est observateur, rigoureux et il sait exactement où sont et où doivent être rangés ses outils et ses priorités. Je crois que c’est ce genre de cliché qui m’a empêché d’assumer totalement ma fonction d’artiste. Oui les artistes ont une fonction dans la société, c’est un vrai métier. Et pour l’exercer ce métier, il doit être précis et bon gestionnaire ne vomissez pas quand vous lirez ce mot) Je n’aimerai pas casser le mythe mais pour aboutir une idée, il en faut de la préparation.
Je parle pour moi et cela n’engage que moi bien entendu. Mais je ne suis pas si loin que ca de la généralité.
Le bordel, il s’éparpille au gré des inspirations. Mais avant de toucher l’idée ou l’envie ( ou de s’y mettre tout simplement, certain comprendront). Il y a une organisation méticuleuse. Par terre ou sur les tables on trouvera des affiches déchirées (rangées par couleur et dimensions), des pots de médium (étiquetés par date et type d’utilisation), les pinceaux (systématiquement passés à l’eau tous les soirs), des boites de rangements. Là, les outils de sérigraphie, içi, les tubes de primaires et.. D’autres boites encore qui contiennent personnages découpés, objets, photos papier, livres : Tout est étiqueté. Si cela ne l’était pas, c’est pas complique, je n’y arriverai pas. Je mange à heure régulière, je me couche dans un lit propre, je m’habille le matin et pas en survêtement. Je réponds aux appels d’offre, je réponds aux mails, aux sollicitions, me tiens au courant des «trucs» qui se passent dans le monde, si si. Je m’occupe des réseaux sociaux. Ai, fait, défait et mis à jour mon site. Je scanne ou prends en photos tous tableaux ou image que je produis. Tous les fichiers sont classés sur des disques durs. J’écris mes textes (sans chatGPT). J’envoie des books. Je suis inscrit à la maison des artistes, et je paye l’urssaf, souvent en retard ! Je fais mes déclarations d’impôt quand je la fais pas pour d’autres et grand seigneur, je cotise à la retraite !! La liste est non exhaustive. Bref, je n’ai pas la tête dans les nuages. : j’ai pas les moyens. C’est un vrai boulot qui exige des sacrifices.. et je ne les nommerai pas car ils sont propres à chacun. Donc le prochain qui m’explique qu’être artiste, c’est bohème et compagnie. : Je l’étrangle et lui répondrai (de façon un peu virulente) qu’à moins d’avoir gagné au loto, d’être héritier ou de travailler le jour ET la nuit, ce cliche de l’artiste avec la tête dans les nuages est complètement… con. Peut être est-ce les gens qui bossent 10 heures dans un bureau, le cul vissé sur leur chaise, qui eux ont la tête dans la brume.
Bon c’est pas tout ca mais winter is coming et je dois aller ranger mes affaires de printemps/été. Sinon j’expose toujours à la Galerie Vivienne dans le cadre de l’expo Contexture Hybrid’scrib. Expo collective et joyeuse du 24 octobre au 2 novembre à Paris et au salon d’art plastique de La Rochelle, noyée dans la masse mais reconnaissable. Du 18 au 30 octobre.