collagiste

LA PETITE FABRIQUE D’IMAGE(s)

“L’art du collage est une technique de création artistique qui consiste à organiser une création plastique non en fonction des lois de la représentation (usuelle) mais par la combinaison d’éléments séparés de toute nature et de toute logique dont l’unité se fait par juxtaposition progressive.“ (Source : wikipedia)

Inclassable et mal connu cet art ne trouve sa place dans les courants artistiques qu’en terme de ”période“. Tous les peintres connus, reconnus ou inconnus ont eu leur “période collage“. Le dadaïsme a permis de réconforter cet art plastique mais force est de constater qu’il est difficile de faire exister ces “juxtapositions“ au delà d’une simple
“période“. A Max Ernst près…

Le collagiste ne serait-il qu’un piètre dessinateur qui, incapable de reproduire une figure au crayon, vole des bouts de visage et les assemble au détriment de la perspective et de la logique pour reconstituer une histoire qui, elle même le hante ?

Pour qui se prend-il à la fin, ce collagiste, à vouloir re-créer une autre histoire ? Avec ses personnages déchirés, suturés, exit de leur contexte ? Oui, pour qui se prend-t-il à associer des objets et des figures dans le déni total de la réalité ? Quel orgueil le pousse à voler des affiches, à les décoller une par une dans sa baignoire et à les rassembler en dépit du bon sens ?

De quelle prétention s’est-il habillé pour déchirer les sacro-saintes images de la publicité et ainsi détruire les règles sociales érigées en modèle ?

Quel mal le ronge pour ainsi user et abuser de coups de ciseaux vengeurs ? De quelle addiction est-il atteint pour s’enivrer lui même à coups de litron de colle ? Quelle blessure à cicatriser pour détruire, recoudre sans anesthésie, ses propres toiles ?

El voila que ce(tte) collagiste -il n’existe pas de féminin à cette fonction- colle désormais à même les murs de la ville, sous le regard curieux -mais aimable- des passant(e)s…

Armel Toucour

« On reconnait l’univers d’Armel Toucour au premier coup d’œuil ! Une infinie dose d’humour saupoudrée de fines particules élémentaires qui font vibrer une corde invisible. Un lien qui nous relie à une émotion tantôt douce, parfois violente, toujours sincère. » (H.Weinberg)